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« Fili Tesi Tra Città Invisibili E I Suoi Guardiani »

Un livre, une rencontre.

Isabella Dilavello, co-fondatrice de Raabe, propose ce soir, Vendredi 10 Mars, une lecture de textes tirés de « Le Città Invisibili » d'Italo Calvino. Une soirée bien particulière…

Des lumières colorées et tamisées, des cubes éparpillés dans la salle, un garçon assis en tailleur qui joue de la sitar, des cadres au mur, des esquisses sur une table … Il est 21h à Raabe, la représentation ne va pas tarder à commencer. En attendant, le public déambule, appréhende les lieux et découvre les œuvres variées exposées, celles des trois artistes Tagetto, Tinto et Brentegani. L'équipe se prépare, Isabelle Dilavello s'installe sur son fauteuil et feuillette son livre. Sa voix enjouée livre les premières phrases. Assise, puis debout, le mouvement libre du corps accompagne les mots. Deux énergumènes entièrement revêtus d'une combinaison blanche entrent en scène derrière la lectrice. Ouvriers-artistes, ils commencent leur chantier. La ville se dessine et le réseau urbain se tisse peu à peu. Les coups d'agrafeuse et de cutter donnent une texture singulière et rythment la lecture.

La performance de ce soir se veut multi-arts, lecture, théâtre, sculpture, sans oublier la création urbaine éphémère réalisée en direct. « Elle est le résultat d'une rencontre profonde » explique Isabelle. Elle et ses trois compères, tous les quatre intrigués par le thème de la ville, tous les quatre amoureux du même livre… Le projet est né naturellement. Et après tout, c'est là tout l'esprit de Raabe, s'ouvrir à différentes inspirations et les faire se rencontrer. Autour des textes d'Italo Calvino, les idées s'échangent et fleurissent. La ville réelle, celle imaginée. La dualité entre le désir et la perception. Le paradoxe entre la protection, l'enferment et l'ouverture, le monde.

La cité comme synonyme d'échanges et de contacts ? Ou plutôt d'étouffement et de pollution ? La ville derrière Isabelle se densifie et se complexifie. Un masque sur la bouche, il lui devient difficile de respirer, de parler. Les mouvements de son corps se raidissent et elle se retrouve aspirée par la ville. Des fils la clouent au mur, l'emprisonnent, la privent de sa liberté initiale. Tel un patin articulé, elle finit sa lecture seule, dans une force dénonciatrice qui laisse le public perplexe.

Caroline Laïdi